… En attendant nos retrouvailles


Depuis toujours les humains se rassemblent  :  autour du feu, sur les places de villages, sur les places de marchés, sur les forums,  dans les théâtres, dans les salles obscures, en cortège dans les rues,  pour prier, pour échanger paroles et marchandises, pour exprimer joie ou colère, pour partager leurs émotions, pour exprimer leurs compassions, leurs solidarités.


Or pendant cette période de confinement, tout cela commence à manquer. Nous, paysans, sommes certes privilégiés d’être en pleine nature et de pouvoir continuer à profiter de respirer au dehors et de vaquer  comme d’habitude à nos activités paysannes. Pourtant à l’issue de trois semaines,  l’isolement, la minceur des quelques relations  qu’ils nous restent avec  les amis et la famille au mieux  derrière un écran, au pire un smart phone collé à l’oreille, nous font ressentir le manque. Il nous manque des autres, de les toucher, de les sentir, de les entendre plus près…


Tout cela ne paraît pas de première nécessité mais est essentiel à notre humanité.
Souvent le vin  accompagne ces moments d’échanges et de convivialité mais aussi des moments plus graves de prière ou de deuil, certes parce qu’il rend gai mais aussi parce qu’il permet de partager des  sensations, des odeurs, des mémoires.


Historiquement la vigne s’est développée autour de la méditerranée puis  vers le nord de l’Europe, ensuite au-delà de l’atlantique et  vers le sud de la planète pour enfin atteindre l’autre côté de notre immense continent  au bout de la route de la soie.


4 feuille 1.jpgUn échange de civilisation… 


Aujourd’hui, pour la première fois dans notre histoire, trois milliards d’humains se sont confinés,  pour sauver des vies.  Nous nous privons de tout ce qui donne de la substance à notre existence pour sauver des vies. Trois milliards d’hommes qui par peur ou par compassion partagent le même combat contre un petit virus, et font passer la vie avant l’économie.
Pendant ce temps, la vigne pousse, elle très en avance et encore fragile, exposée aux caprices de la météo, mais viendra le temps des vendanges et du déconfinement. 


En attendant vous me manquez :   pas d’apéritif entre amis, pas de  rencontres incongrues, pas  d’échanges de sensations, ni foires et marchés …
Restons chez nous le mieux possible, encourageons,  aidons ceux qui soignent,  nous retrouverons  bientôt le plaisir de la convivialité sans lequel ce combat n’aurait pas de sens.

Avec tendresse


Alain et Francine, le 6 avril 2020


Et nous,  nous continuerons à vous offrir le transport pour toutes commandes supérieures à 30€